Hommages

Gilles
Max
Sibylle
Soeur Adèle
Philippe Marchandise (Espoir et Sourire)
Fraternité des Poètes
Hommage de sortie

Gilles

Papa,

Le poète en toi aimait jouer avec le « verbe »
Et caressait l’idée que tout commença par le VERBE.

Or un verbe déterminant s’imposa ainsi à toi dès ton baptême
Car, très poétiquement, tu transformais ton prénom « Serge »
Par un petite intonation munie d’un point d’interrogation en « Sers-je ? »

Et dès lors ta carte de visite ressemblait à une proposition d’aide ;
Cette aide que tu proposais si souvent et sans attendre de contre-partie.

Tu ne courrais en effet ni les récompenses ni les honneurs
Car tu exécrais les « vanités ».

Mais voilà, Papa, en collant un point d’interrogation à ton prénom,
« Sers-je ? »,
Tu as également laissé s’immiscer le doute !

Sers-je bien ? À quoi Sers-je ?
Sers-je un dessein qui me dépasse ?

Tout cela est-il utile ? ... ou VAIN ?
Qu’est-ce qui, enfin, n’est pas VAIN ?

Voilà un débat qui nous opposait encore.

La présence de beaucoup de tes amis en ce jour
Te donne un début de réponse.

Je formule le vœux qu’en comparaison à l’utilité de ta vie,
Ta mort ne se révèle pas absolument VAINE.

Merci, Papa, d’avoir simplement (en toute simplicité) EXISTÉ.

Max

Daddy m’avait dit quand je l’ai rencontré :
« Il vaut mieux être un bon musulman qu’un mauvais chrétien ou un bon chrétien plutôt qu’un mauvais musulman… »



Et si, lorsque l’heure est venue pour chacun de quitter cette Terre, nous retournions tout simplement dans la vraie vie, celle où nous vivions déjà, bien avant notre naissance ?

Et si c’était sur Terre que nous étions en exil ?

Et si, à notre décès, nous retournions simplement « à la maison » ?

Et si nous étions alors accueillis avec une immense joie par tous ceux que nous aimions sur Terre et qui nous ont précédés ?

Et si c’était un vrai bonheur de se retrouver enfin, tous, de l’autre côté ?
Nous vous attendons.

Alors, ne nous pleurez pas: Soyez heureux pour nous.
Nous nous reverrons…



Daddy,
Tu sais pourquoi les conducteurs retirent leurs lunettes pour faire un alcotest ?
C’est pour avoir deux verres en moins.

Sibylle

Daddy, notre Daddy, le « Petit Loup » de maman,

Il y a tant de choses à dire que je ne saurais par où commencer,
Et tout le monde ici a été témoin de tes mille et une qualités :
Humilité, ouverture d’esprit, bonté, inlassable dévouement, intelligence,
Esprit fin, âme de galopin, grande sagesse, pour n’en citer que quelques unes…
Mais pour moi, tu incarnais tout simplement le mot « noblesse ».
Les témoignages foisonnent et concordent :
Tout ce que tu faisais, c’était pour les autres.

Et puis, c’était toi le poète, la fine plume,
Celui qui avait toujours le mot (ou la petite attention) juste,
Qui pouvait décrire avec tant de pudeur le pire et tant de générosité le meilleur.
Celui qui écrivait de longues missives « pleines de gentillesse, de poésie, de vie,
aux lettres un peu carrées et aux mots plein de douceur » pour reprendre les termes d’un cousin.
Et si ce n’était de toi, cela venait au travers d’un des nombreux textes
Que tu collectionnais et que tu nous glissais en douce.
J’espère t’avoir été fidèle dans le choix des textes en ton honneur en ce jour.

Mais surtout, outre un grand modèle qui forçait l’admiration de tous,
Tu étais mon roc, mon assurance,
Et sans toi mon monde s’écroule.
À tant donner, tu es devenu indispensable à beaucoup
Et du coup, ton départ inopiné pourrait nous pousser très égoïstement à t’en vouloir…
Je sais que tu ne laisses pas seulement tes enfants orphelins
Mais bien d’autres personnes (chaque dossier que j’ouvre me le confirme).
Je pense notamment aux filles du Chaînon, à tes chers poètes, aux membres de la Fraternité,
À Claire, Béatrice, Christine et bien d’autres encore.
Mais te connaissant, tu ne pourras t’empêcher de veiller sur nous tous de là-haut !

Adieu 50 ans de mariage,
Adieu fête des pères, cette journée « qu’il est grand temps qu’elle te soit consacrée »
Comme je te l’écrivais il y a une vingtaine d’années.
Dorénavant, pour nous il n’y aura plus début juin un jour où l’on fête tous les papas
Mais fin mai, un jour spécialement consacré à NOTRE unique Daddy à nous …
Qui restera à jamais dans nos cœurs.

Je t'aime.

Sœur Adèle

Cherchant à gagner quelques sous pour subvenir à nos besoins, une des mes consœurs résidente à Uccle- Bruxelles est partie coller son annonce à l’hôpital des « Deux Alice » quand le destin, pour certains, mais pour nous « la Providence » a décidé que nous rencontrerions M. Serge.

Nous avons signé notre accord ou contrat de bénévolat pour tous les week-ends chez ses filles « aimées » vivant à « Espoir et Sourire ». Cette amitié s’est révélée bénéfique et fructueuse depuis 2005, tant pour les filles, mais surtout pour nous, les religieuses de Tshumbe. Sœur Anne, Sœur Marie, Sœur Marie-Josée, Sœur Thérèse, Sœur Pauline, Sœur Marie-Catherine et moi-même avons assuré un service au « Chaînon ».

M. Serge, vous m’avez fait confiance et vous m’avez témoigné ou appris à vivre la charité évangélique.
« Ce que vous avez fait à l’un des ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » Mt 25, 40….
Vous ne supportiez pas que ma voiture tombe en panne ou que je manque de voiture pour une longue durée : « Il te faut une voiture, la voici ».
 
J’étais un étranger et vous m’avez accueillie, vous m’avez donné un abri.
Je me tracassais pour ma jeune sœur, Christine. Et pour reprendre son expression : « Ma sœur, Tata était mort, mais Papa est vivant : Dieu m’a donné un 2ème papa en la personne de M. Serge. »
Si aujourd’hui, Christine est épanouie, Mamina et vous l’avez ré-enfantée : vous faites tout comme pour votre propre progéniture.

Vendredi 24 mai, en apprenant la nouvelle, toute notre famille en Afrique, en Amérique comme en Europe, nous avons pleuré, nous avons remercié le Seigneur de vous avoir mis sur notre route et surtout nous sommes surs et nous l’avons dit « M. Serge, vous êtes au ciel, vous avez vu Dieu que vous avez aimé dans les malades, les handicapés, les malheureux, les étrangers et en moi. »
 
Sœur Adèle Yenyihadja

Philippe Marchandise (Espoir et Sourire)

Depuis 1947, ESPOIR & SOURIRE accueille à Bruxelles, en bordure de la forêt de Soignes, des jeunes femmes en difficulté, souffrant d’un handicap léger et travaillant à l’extérieur en journée.

ESPOIR & SOURIRE, avec sa gérante et quelques bénévoles, permet à ces femmes d’échapper au stress de la vie moderne qui les blesse. ESPOIR & SOURIRE apporte aussi à leurs familles la possibilité de souffler un peu.

Pour que ces familles puissent souffler, toi, Serge, tu ne soufflais jamais.
Au contraire, tu insufflais à cette communauté un rythme que nous avions parfois du mal à suivre.
La semaine dernière, tu m’as téléphoné à plusieurs reprises, et encore jeudi soir, et vendredi matin, c’est moi qui t’appelais, en ma qualité de Président d’ESPOIR & SOURIRE. Tu achevais la rédaction d’une lettre de remerciement à nos généreux donateurs.

Tu t’impliquais corps et cœur dans ce beau projet.
Toutes les semaines, tu allais dîner auprès des résidentes, avant de retrouver ta chère épouse.
Tu veillais aussi à ce qu’une permanence soit assurée chaque week-end.
Tu irradiais les conseils d’administration de tes précieux conseils.

S’il ne fallait retenir qu’un mot pour exprimer ce que tu as fait pendant toutes ces années,
comme membre, administrateur, président et enfin président honoraire,
ce serait celui de « FIDELITE ».
Fidélité à une cause, celle des moins gâtés par la vie.

Le temps et les épreuves de la vie n’ont eu aucune prise sur ton dévouement, ton dynamisme, ton empathie pour chacune des résidentes, ta lecture de poèmes et d’histoires drôles, ton indéfectible optimisme ni ta ténacité.

Oserais-je rappeler Serge, ici devant tout le monde, qu’il y a deux ans tu as fait retarder le début d’un spectacle de ballet, alors que les douze danseurs allaient entrer en scène, afin que toutes nos pensionnaires, qui étaient de sortie, soient d’abord bien installées ?

Souffler, ce mot était banni de ton vocabulaire, jusqu’à ce vendredi.
Puissions-nous, Serge, garder vivant ce souffle que tu nous as légué.

Au nom des personnes qui séjournent à ESPOIR & SOURIRE, Françoise, Chantal, Pascaline, Chloé, Sabrine, Taline, Sonia et Virginie, de celles qui y ont résidé et de celles que nous continuerons d’accueillir, Serge, un affectueux MERCI.

Philippe MARCHANDISE
Président
ESPOIR & SOURIRE

Fraternité des Poètes

Quand il est mort, le poète,
Quand il est mort, le poète,
Tous ses amis,
Tous ses amis,
Tous ses amis pleuraient.

Gilbert Bécaud
in « Quand Il est Mort le Poète »


Hommage de sortie

« Rien n’est plus important que l’Humour ! »
de Serge librement adapté de St-Paul (1 Cor. 13, 3-8)

Et si je donne tout ce que j’ai,
Et si je me sacrifie sans avoir d’humour,
Cela ne me sert à rien.

L’humour n’est pas jaloux.
Il ne cherche pas son intérêt,
Il ne se met pas en colère et il oublie les offenses.

L’humour est compréhensif.
Il voit tout, il supporte tout.
Il résiste à toute acrimonie.

L’humour ne passera pas,
Tandis que le plus haut savoir sera oublié.

Il n’est rien de plus grand que l’humour !